L'obésité : un fléau mondial ?
1. Dimension géographique et différence d’obésité entre les classes sociales

Sur le plan géographique, les pays ne sont pas tous égaux face à l’obésité. Par exemple, au Mexique on compte 24,1% de la population qui est obèse. Alors que le Canada en compte 7,2. Au total, les États-Unis ont un taux d’obésité égal à 98,65. Les pays d’Europe sont au alentour de 15 à 18%. En Asie et en Afrique, le taux d’obésité est très faible voir inexistant, pour cause en général de famine, de sous-nutrition, de manque de nourriture pour toute la population. On remarque donc que les pays développés sont les plus touchés par l’obésité tandis que les pays en voie de développement ont un taux d’obésité faible. Par exemple les États-Unis, l’Europe et l’Australie sont les plus touchés par l’obésité. Le taux d'obésité se situe entre 18 et 25% et parfois plus pour certains pays. Dans les pays en voie de développement comme par exemple le Brésil ou bien des pays d’Afrique et d’Asie, le taux d’obésité ne dépasse pas les 15% et il est souvent inférieur à 8%.
L’écart entre ces pays est donc très important. L’exemple de la Chine est particulier, car il suit le développement des pays du nord, il se développe donc de la même manière. La Chine adopte de plus en plus le mode de vie des pays développés, et en particulier celui des États-Unis et par conséquent la même alimentation grasse et malsaine, ce qui engendre une augmentation du taux d’obésité en Chine. L’obésité chez les très jeunes en Chine a explosé, elle a été multipliée par 28 entre 1985 et 2000.
L’obésité est une véritable épidémie, qui pour la seule année 2010 a provoqué 3,4 millions de morts (selon une étude intitulée « La charge mondiale de la morbidité » parue en 2012). Elle est devenue la première maladie non infectieuse de l’histoire.
À une échelle moins importante, ces inégalités se retrouvent dans les classes sociales. L’obésité est près de deux fois plus répendue dans les catégories les moins favorisées, les classes populaires. Ces dernières s’opposent aux classes supérieures qui sont une classe sociale qui regroupent les individus de la classe moyenne qui ont les revenus les plus élevés. Les classes populaires (agriculteurs, employés, ouvriers) ont un taux d’obésité égal à 16,4% alors que la classe aisée comme les cadres supérieurs ont un taux d’obésité équivalent à 8,7%. On remarque un écart important entre ces deux catégories sociales. L’obésité existe tout de même dans tous les milieux, cependant elle augmente beaucoup plus vite chez les agriculteurs et ouvriers que chez les cadres et les membres de catégories socioprofessionnelles supérieures. Selon la catégorie sociale à laquelle on appartient, nous ne sommes pas tous égaux face à l’obésité. Le constat est brutal : plus la position professionnelle progresse, moins les personnes sont touchées par des problèmes de poids. Ces inégalités face à l’obésité par rapport au développement d’un pays et à la richesse d’une personne s’explique par des arguments sociologiques.
Historiquement, les famines et les pénuries alimentaires étaient beaucoup plus nombreuses qu'aujourd'hui. La nourriture était rare et donc chère. Dans nos sociétés occidentales, jusqu'au 20ème siècle, être en surpoids était donc signe de richesse et de réussite sociale. L'excès de poids était valorisé voire envié. Aujourd'hui, c'est le phénomène inverse qui se produit, les populations les plus modestes sont plus en surpoids que les populations riches.
Une infographie publiée en décembre 2010 sur le blog www.eclairagepublic.net nous montre la situation actuelle en matière d'obésité dans les pays membres de l'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE).
Elle présente tout d'abord un classement par pourcentage de personnes obèses dans les pays membres, les trois premiers étant les États-Unis, le Mexique et la Nouvelle-Zélande. La France occupe la 26ème place.
Enfin, nous voyons l'évolution de la population d'obèses depuis 1980 avec des prévisions pour 2020, notamment pour les États-Unis qui devraient compter alors 74% d'obèses.

L'obésité dans le monde & en France
L'Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE*) fait le point sur l'évolution de l'obésité dans le monde.
"Dans 19 des 33 pays de l'OCDE, la majorité de la population est désormais obèse ou en surpoids". Le rapport prédit grâce aux fluctuations de la courbe de poids mondiale que environ 2 personnes sur 3 serons dans cette situation d'ici 2020. Cependant, les chiffres de 2012 sont moins catastrohiques que le rapport de 2010 ne laissait penser. L'épidémie aurait ralenti dans de nombreux pays ces dernières années. L'OCDE nous présente le taux d'obésité de 33 pays et les classe en fonction de celui-ci.
Les chiffres
La Corée se place deuxième du classement avec un taux d'obésité s'élevant à 4% seulement. À l'autre extrémité, les États-Unis, suivis par le Mexique, avec un taux d'obésité dépassant le tiers de la population.
La France, quant à elle, se place dans le haut du panier, en 7ème position.
En 2008, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS*) donne quelques indications chiffrées:
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Plus de 1,4 milliard d'adultes sont en surpoids et plus de 500 millions sont obèses.
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Chaque année, 2,8 millions de personnes meurent des conséquences du surpoids ou de l'obésité.


L'exemple des États-Unis
L'exemple des États-Unis est inquiétant, les chiffres du taux d'obésité sont en constante augmentation comme l'explique l'étude de l'ONG Trust for America's Health & la Fondation Robert Wood Johnson aujourd'hui:
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13 états sur 50 ont plus de 30% de leur population adulte obèse,
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41 états ont au moins 25% de leur population adulte obèse,
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Les 50 états ont plus de 20% de leur population adulte obèse.
2. Pourquoi ces inégalités ?
Les inégalités face à l’obésité sont importantes et grandissent de plus en plus entre les pays développés, les pays en développement et entre les différentes catégories sociales.
On se demande pourquoi les pays et les personnes les moins favorisés sont plus touchés par l’obésité. Cette question sociologique intéresse beaucoup les sociologues, et certains d’entre eux tentent de donner une explication à ce phénomène.
Jean-Pierre Poulain* est un sociologue français qui à publié un essai sur l’obésité, « une épidémie mondiale ». Il nous explique son point de vue et raconte en quoi la sociologie intervient dans ce sujet. Pour lui, l’obésité concerne toutes les sciences qu’elles soient scientifiques ou sociales. La génétique, la corpulence, sont des facteurs de l’obésité scientifique mais Jean-Pierre Poulain pense que les classes sociales interviennent dans le taux d’obésité des régions, des pays.
Selon une étude du centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), les plus diplômés sont ceux qui ont une alimentation la plus saine, c'est-à-dire plus de fruits et légumes, des apports plus élevés en nutriments, de meilleurs indices alimentaires parce que ce sont ceux qui s’intéressent aux liens entre nutrition et santé. Les catégories les plus aisées, s’intéressent à la bonne alimentation et font attention à ce qu’ils mangent. Ils éviteront d’acheter des plats préparés et surgelés qui sont moins sains pour la santé et prendront plutôt des produits frais et équilibrés. Seulement les catégories populaires ne peuvent pas toujours se permettent cela car les écarts de prix sont importants et certaines personnes ne peuvent pas se procurer ces produits.
La prise de poids n’est pas signe d’une vie aisée. Le phénomène est inverse entre les pays. Les pays les plus riches et développés sont ceux qui comptent le plus d’obèses alors que les pays défavorisés, on a un taux d’obésité faible. Cela s’explique par le fait que les populations sont plus nombreuses et beaucoup plus pauvres que dans les pays développés. La nourriture n’est pas suffisante pour tout le monde et ces pays connaissent de nombreuses famines. Tandis que les populations des pays développés sont pratiquement tous nourris. Cependant, ils sont en malnutrition voire même en surnutrition, leur nourriture n’est dans l’ensemble pas saine, ce qui explique l’augmentation de l’obésité.
L’obésité est devenue la première maladie non infectieuse de l’histoire. C’est une épidémie mondiale. En 1997, l'OMS à reconnu l'obésité comme une maladie et à signalé en 2003 des risques épidémiques. Elle se répartit de façon inégale, cela s’explique par des inégalités économiques qui influencent certains comportements.